La chemise de bûcheron [Melilot (Deer&Doe)]

Avant toute chose, laissez moi vous présenter mes meilleurs vœux pour cette année qui commence, qu’elle soit pleine de projets et/ou de recentrage sur soi-même et/ou de digestion d’idées mais qu’elle vous apporte de la joie. Pour cette nouvelle année, j’ai reçu un formidable cadeau : la nounou a pris une semaine de vacances et mes beaux-parents ont gardé notre fils pendant 5 jours. J’adore cet enfant mais souvent avoir des activités complètes me manquent, ne pas m’activer aux choses qui auparavant me procuraient du plaisir me draine, je me sens frustrée et la relation avec mon compagnon est souvent le parent pauvre du quotidien. Pendant 5 jours, je suis donc retournée à mes affaires de personne nullipare-pour-de-faux, avec même du temps pour avoir des interactions de qualité avec mon heureuse moitié (qui profitait avec soulagement de son temps retrouvé pour jouer aux jeux vidéos et… attraper une grosse gastro pour le 31 mais ça c’est une autre histoire).

Ma première activité fut de détacher mon canapé tâché de lait avec un vaporetto qu’on m’avait prêté.

Tout est dit

L’opération ayant réussi, la semaine s’annonçait sous les meilleurs hospices. J’ai donc décidé de retenter de faire les boutonnières de ma chemise Mélilot qui traînait depuis un moment, parce que je trouvais que ma machine faisait des boutonnières nulles et que je n’avais pas le courage d’aller chez Mireille pour les faire faire. Au final, allez savoir pourquoi comment, mais avec du temps, de la patience, de l’huile de coude et du cordonnet, ma machine a fini par accoucher de 13 belles boutonnières. Youpi !

La ppreuve par 7

Quand j’ai acheté cette espèce de flanelle de coton, je pensais faire une chemise Cliff à mon compagnon. J’ai commencé à réaliser une toile de la-dite chemise en étant dans le déni du fait que j’avais oublié de rajouter les marges au patron… Ça c’était il y a deux ans.

Il y a 6 mois, en faisant un énième rangement de mon stock de tissu, je suis retombée sur cette flanelle et le modèle de présentation de Deer&Doe –la version B portée par les Créations du Papillon (dont les articles me manquent d’ailleurs)-, m’est revenue en tête. J’ai donc décidé de réaliser une Mélilot avec un col mao, deux poches poitrines, des manches longues et une boutonnière apparente.

Niveau fournitures c’était assez économique – dans mon souvenir la flanelle était une fin de rouleau en soldes trouvée chez Tissu des Ursules. Il n’y a que les boutons en bois que j’ai eu du mal à trouver en mercerie. J’ai d’ailleurs fini par prendre ce qui se trouvait en boutique même si ça ne correspondait pas à mon idée première. Mais c’est souvent comme ça, non ?

Fournitures :

  • tissus en flanelle : de mon stock, environ 1m50, aucune idée de la composition, achetée en soldes à Tissu des Ursules -> environ 6 euros
  • chutes de coton pour la doublure des poches et le dessous des poignets
  • 13 boutons en bois : Mercerie de Charonne -> 6 euros
  • thermocollant fin
    -> environ 15 euros

Réalisation

En plus du livret de Deer&Doe, je me suis appuyée sur le sew-along proposé par Sandra. Elle y propose de finir le col non par une surpiqûre mais par une couture invisible. Je suis contente d’avoir suivi ce conseil : l’effet est chouette. J’aurais pu faire la même chose pour les poignets. Et je dirais même plus : c’est ce que je ferai la prochaine fois.

J’ai réalisé la gradation suivante en suivant le tableau des taille : 38 gradé en 40 à partir de la taille jusqu’aux hanches. Malheureusement rien ne va à mon sens : la carrure est trop serrée et il y a trop de tissu en bas. La faute à cette forme incurvée sur les côtés qui ne donne rien sur moi et à l’absence de pinces dos dont Althea m’avait déjà parlé à un tricobiére. L’épaisseur de mon tissu ne doit pas aider non plus.

Je m’attendais à quelque chose de plus boxy… mais c’est vrai que quand je regarde les versions des unes et des autres sur Instagram, ça reste assez ajusté. La prochaine fois je partirai sur un 40 en haut et je redessinerais les côtés pour qu’ils soient droits.

Edit : après avoir ajouté les boutons et les boutonnières et porté la chemise, elle va très bien. Quand elle est fermée elle mériterait juste d’être plus grande à la carrure.

Côté boutonnières (il y en a tout de même 13 dans la version manches longues !), je les ai réalisées en ajoutant un fin cordonnet en-dessous. Côté ourlet, faute de biais en stock, j’ai suivi les instructions d’Eléonore et réalisé un mini ourlet. A mon sens, il vaut mieux faire un ourlet au biais – et j’ai vu que c’était ce que préconisait Wanderstitch aussi dans l’article sur sa dernière version.

Test de portabilité

Cohérence : 5/5. L’esprit boyish de la chemise bûcheron est en cohérence avec mon vestiaire. La forme plus ajustée que prévue vient calmer le jeu du tomboy et ajouter un peu de féminité. Je peux la porter fermée, rentrée dans un pantalon large ou sur un jean, ou encore ouverte avec un t-shirt. Niveau versatilité on est au top.

Confort : 4/5. Ça mériterait d’avoir une taille en plus au niveau de la carrure. Je pensais être gênée par la hauteur de l’ourlet sur le côté mais la chemise a l’air de tenir dans mon pantalon et mon ventre n’effectue pas de sorties inopinées quand je lève un bras.

Seyant : 4/5. J’ai voulu tester cette couleur rose-violet qui ne correspond pas à ce que je porte habituellement, je ne sais pas encore quoi en penser…

Qualité : 5/5. Malgré le faible coût de revient, les matériaux de base sont de qualité. Mes finitions soignées et la robustesse du tissu devraient faire tenir cette chemise un moment. Je croise les doigts.

Un gilet de mémé Chanel pour continuer

J’ai un peu menti au début de cet article : avant de me motiver à reprendre les boutonnières de Mélilot, j’ai ajouté des boutons (pression) à ce gilet destiné à ma petite nièce. Rien à signaler sur cette cousette. Il s’agit du gilet Grand’Ourse (ma 6ème version il me semble) réalisé en taille 12 mois (parce que j’ai la flemme de décalquer une autre taille disons le clairement).

Le tissu est une très petite chute de tweed bouclette trouvée à la recyclerie de la rue Faidherbe. Il m’en a coûté 1 euro 50 si je me souviens bien. J’ai doublé avec un reste de polaire et du coton kitsch ; le tout est bordé d’un biais acheté chez Amandine Cha, il s’agit du chambray grenadine. Je suis assez contente de l’effet général. Je n’ai pas osé pousser l’effet Chanel jusqu’à mettre des boutons métallisés ou en strass et je ne regrette pas.

Le ttweed bouclette de plus près

Un petit pyjama pour finir

Bien motivée par ce Chanel puis par Mélilot, je me sentais en veine et j’ai décidé de reprendre mon dernier projet boulet : un pyjama pour Maël composé de deux pièces issues du livre Garde-robe idéale de bébé. Ça fait plusieurs fois que j’utilise des patrons qui en sont issus et je dois dire que j’y rencontre souvent des erreurs. Ça va de l’erreur facilement évitable (il est indiqué que la pièce doit être découpée dans le pli mais il s’agit du devant d’une chemise) à l’erreur qui piège (zut il manque deux centimètres de chaque côté pour faire la patte de boutonnage). Donc avis à ce.ux.lles qui se lanceraient avec ce livre : faire preuve de vigilance et se fier à ses intuitions quand on a l’impression que quelque chose ne colle pas.

Pour ce projet, tout est parti de ma visite à la Grande Mercerie fin novembre. J’étais heureuse d’y découvrir en vrai les tissus d’Happy Workshop dont je trouve les motifs très sympathiques. J’étais à la recherche d’un tissu aux motifs mixtes pour faire une chemise à Maël et mon choix s’est porté sur cette popeline dont j’ai pris 70 cm (pour l’info, le tissu est en 155 cm et coûte 23 euros le mètre). Le fait qu’il y ait des points de couleur me laissait penser qu’on pouvait la combiner avec des unis colorés. J’ai tenté le rose avec un reste de biais du gilet Chanel et c’est une teinte qui va bien à Maël.

Mes plans ont changé au moment où j’ai consulté la liste des vêtements que nous avons déjà pour l’été prochain et où j’ai vu que nous avions déjà suffisamment de hauts manches courtes et manches longues (genre vraiment suffisamment). L’idée d’un pyjama-short m’a permis de conserver l’idée de base de la chemise, tout en répondant à un vrai besoin du placard. Ouf !

Sauf que j’avais pris 70cm de tissu en me disant que ça serait suffisant pour une chemise. Je n’avais pas imaginé y faire loger une chemisette et un short… Au moment où j’ai eu l’impression d’avoir réussi à miraculeusement mettre toutes mes pièces dans le coupon, j’ai réalisé, après avoir coupé, que je n’avais qu’une jambe (Pierre Richard le retour)… et c’est ainsi que la deuxième jambe a fini en deux morceaux distincts (avec des motifs dans tous les sens mais heureusement ils ont le bon goût d’être discrets). C’était un soulagement parce que je n’avais vraiment rien dans mes affaires qui pouvait se combiner discrètement avec ce tissu.

Niveau patrons, j’ai donc réalisé la chemise à col mao n°09 et le short n°24A, respectivement en taille 18 mois et 2 ans. A part que le short a l’air immense, je n’ai rien de spécial à en dire. Par contre j’ai fait plusieurs modifications à la chemise : j’ai coupé la pièce de devant en deux fois (et non pas dans le pli comme indiqué sur le patron) et j’ai fait une patte de boutonnage (rapportée?), c’est-à-dire que j’ai du couper une bande de 4 cm x la hauteur et l’assembler au devant pour que la patte de boutonnage soit complète. Une fois que c’était fait, j’ai repris les instructions de la patte au début. Si je m’en étais rendu compte au moment du décalquage, j’aurais ajouté 2 cm à chaque devant, en plus de la marge préconisée.

Je n’etais quand même pas mécontente d’ utiliser ces ananas

Comme j’avais une couleur de boutons pression sympa dans mon stock je n’ai pas marqué l’essai avec de nouvelles boutonnières. Pas folle la guêpe !

Reste à voir sur le mannequin, si la taille convient et si le bas peut être validé pour être reproduit en deux exemplaires pour faire des shorts pour l’été.

Ah ce que j’aime ce goût du travail accompli ! Rendez moi mon enfant maintenant que je puisse faire mes haltères quotidiennes et rigoler franchement avec quelqu’un qui peut pointer mon nombril avec le même émerveillement amusé dix fois de suite.

6 thoughts on “La chemise de bûcheron [Melilot (Deer&Doe)]

  1. Vive les grands-parents et bonne année à toi aussi!
    En photo en tout cas, ta chemise semble très bien t’aller au teint. Et ça fait ressortir tes reflets roux 🙂 Ramène-la au prochain tricobière histoire qu’on puisse disserter sur une nouvelle version de Mélilot, je suis certaine que tu trouveras des intéressées à tester la version manche longue en 40.
    Félicitation aussi pour le choix des pressions jaunes pour casser le côté Chanel, ça donne bien tout en restant kitsch à souhait.
    Pour le pyjama, comme déjà démontré, je n’ai aucune notion de grandeurs mais niveau proportions, ça donne effectivement l’impression que Maël pourra porter sa chemise et son bas de pyjama deux étés distincts, ou du moins que le short commencera sa vie en tant que pantacourt!
    A bientôt!

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    1. Mist ! c’est bien ce qui me semblait que ça devenait un peu roux… il va falloir que je change toute ma colorimétrie 😀 Cool pour le test collectif de Mélilot : je suis partante ! Quant aux tailles du pyjama, je devais être fatiguée quand j’ai décalqué parce que j’aurais du faire un 2 ans en haut et du 18 mois en bas (et non pas le contraire)… enfin ça sera porté tout de même. A bientôt !

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  2. Cette semaine de liberté a été bien exploitée. Voilà un bel ensemble de cousettes réussies. J’aime beaucoup la chemise en flanelle très colorée et bravo pour le pyjashort en mode Frankenstein.

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  3. Bonjour,
    pour répondre au commentaire laisser sur mon blog concernant la jupe miss origami. Je pense que le tableau des tailles est bien. Mais comme souvent je me situe entre deux tailles: 40 à la taille et 42 aux hanches. Dans ce cas avec l’aisance du modèle le 40 est ajusté et le 42 trop grand.
    Bonne continuation
    Line

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